19/02/2010
Les mots pour le dire
L'histoire est un grand classique chez les DRH, et l'occasion de détendre une atmosphère souvent pesante. Il s'agit d'un lapsus d'un DRH de grand groupe qui préside un comité d'entreprise tendu dans une ambiance de plan social à venir. Dès le début de la réunion et face à une assistance hostile, le DRH envoie les diapos du powerpoint et lâche : "Je vais vous présenter le tableau de mort des effectifs...". Inutile de préciser qu'il n'y a plus rien à rattraper et que la négation n'est pas utile. Tout au plus peut on créditer le DRH d'avoir un noble inconscient qui ne peut cacher la vérité qui pourtant aurait du l'être. Vertu de la nature.
J'avais déjà présenté, dans la chronique du 25 novembre 2009, un florilège de lapsus, que je complète ici par ceux de la semaine. Réunion sur un projet au calendrier un peu serré. Le responsable du projet prévient : "Il ne faudra pas perdre de vue l'objectif en cours de rut...". Voilà une route qui demandera concentration et persévérance.
00:49 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lapsus, bouguereau, consultant, ressources humaines, pétard
09/02/2010
Primum vivere
Blaise Cendrars avait fait de la formule d'inspiration aristotélicienne : Primum vivere, deinde philosophari, un précepte de vie. Certes parce que la philosophie n'a de sens que si on la vit, mais également parce que la pensée ne doit pas précéder l'action mais prendre appui sur elle. Penser le réel plutôt que produire un idéal déréalisé.
Lorsqu'une entreprise engage un travail sur les valeurs, qu'elle décline ensuite en slogans, affiches, chartes, bref tout le bazar de la communication, elle peut avoir simplement formalisé ce qu'elle vit, ou bien elle peut créer une image qui n'a que peu à voir avec la réalité. L'expression du réel ou l'idéal déréalisé, vice ou vertu.
09:01 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : valeurs, rugby, mias, rives, pelous, spanghero, management, ressources humaines
29/01/2010
Le syndrome de l'ingénieur
Le modèle français est celui de la rationalité triomphante. Le modèle de l'ingénieur qui construit les avions les plus performants (le Rafale, le 680, le Concorde), les trains les plus rapides (TGV), les centrales nucléaires les plus productives, etc. Que ces brillantes créations de la rationalité technologique ne soient pas que des réussites commerciales voire ne séduisent guère les destinataires potentiels n'est pas un motif suffisant pour remettre en cause le modèle. Preuve en est, à un autre niveau certes, le projet d'accord proposé par l'UIMM sur la GPEC dans le secteur de la métallurgie. La GPEC y est définie comme la prévision des besoins futurs de l'économie (pas des organisations ou des personnes les besoins, de l'économie on l'aura noté) et la mise en adéquation des compétences actuelles des salariés. Le modèle est persistant : on prévoit l'avenir puis on s'y adapte. L'ingénieur est donc à la fois un génie technologique et un prophète, autrement dit un Dieu tout puissant qui maîtrise les lois de la nature.
00:57 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : uimm, métallurgie, gpec, ingénieur, prévision, prophète, olbanski, ressources humaines
18/01/2010
Charisme
Le goût de l'époque n'était certes pas celui d'aujourd'hui. Pourtant, maints commentateurs ont pu souligner l'épaisseur du corps et de la cuisse, la disharmonie entre le haut et le bas du corps ou le visage aux traits éloignés de la beauté classique grecque qu'elle incarnait pourtant. Isadora Duncan n'était pas à proprement parler une jolie femme du début du siècle, mais elle fut pour nombre d'artistes l'image même de la beauté. Comment incarner ce que l'on est pas, et comment disposer d'une capacité de fascination portée à un point aussi haut ? pour ce qui concerne Isadora Duncan, la réponse peut être trouvée dans sa liberté, qui attire toujours autant qu'elle effraie, dans la nouveauté de sa danse, dans le panthéisme qui la chargeait de toutes les beautés de la nature au sein de laquelle elle dansait, dans le mouvement peut être et tout simplement, dont on sait qu'il est la vie même.
09:27 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isadora duncan, recrutement, charisme, ressources humaines, bourdelle
18/12/2009
Burqa visible, burqa invisible
Dans cette entreprise, le manque d'enthousiasme pour la formation est patent. Le responsable formation explique : "Nous avons beaucoup de femmes, ce sont les déplacements qui posent problème". Vérifions. Certaines salariées mettent effectivement en avant les enfants. Délicat d'aller plus loin mais allons y tout de même : "Vous n'avez personne à qui les confier ?". Difficile pour les personnes seules et isolées, coûteux pour la garde et impossible d'exiger du conjoint qu'il se libère plus tôt de son travail. Et pour certaines, de toute façon le père est incompétent en ce domaine. Très bien, mais toutes les salariées n'ont pas d'enfant, ce qui permet de poser la question : "Et pour vous, ce sont les enfants qui posent problème ?", la réponse a déjà été entendue et si elle est peu fréquente elle n'est pas rare : "Non, c'est mon mari qui ne veut pas que je me déplace". Le ton laisse peu d'hésitation sur la sincérité du propos et à ce stade, le pourquoi ne s'impose plus.
Nos gouvernants n'aiment rien tant que faire des lois à tout propos et sur tous sujets, sans toujours se soucier de l'application, ni même parfois de l'applicabilité, des textes votés. Ce faisant, ils en viennent souvent à traiter le symptome et non la cause. Plutôt que d'interdire les burqas visibles il faudrait se préoccuper des burqas invisibles. Plutôt que de s'acharner sur la brindille qui cache la forêt, il faudrait oser entrer dans la réalité des relations entre hommes et femmes en ce début de XXIème siècle en France. Si l'on pense que tout ceci est dépassé, on peut aller voir au théâtre du Lucernaire "La ballade de Simone". On y découvrira à la fois la force et la beauté de la passion et pourquoi il reste encore nombre de burqas symboliques, invisibles mais bien réelles.
00:05 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : formation, burqa, identité nationale, ressources humaines
11/12/2009
Qu'est-ce que vous faites ?
L'histoire est récurrente chez les consultants pour imager le sens donné au travail. C'est celle d'un passant qui avise un ouvrier posant une pierre sur une autre à qui il demande ce qu'il fait : "Je pose une pierre sur une autre comme on me l'a demandé". Le passant persiste et pose la question à un second ouvrier qui a la même activité : "Je construis un mur qui sera très haut". La tenacité du passant le porte vers un troisième ouvrier qui empile des pierres et répond : "Je construis une cathédrale". Faute de questionner véritablement, impossible d'identifier le sens que chacun met dans son activité professionnelle.
00:05 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eglise, gothique, flandres, consultant, ressources humaines, investor in people, valeurs
04/12/2009
Le sens des contraires
Alfred Hitchcock déclarait à propos de "La mort aux trousses" (en substance) : j'ai voulu inverser le cliché du film noir qui est de créer l'angoisse par une atmosphère sombre, humide, avec des voitures mystérieuses. L'archétype du genre pourrait ressembler à ceci :
00:45 Publié dans HISTOIRES DE CONSULTANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hitchcock, car grant, malraux, gilles, watteau, ressources humaines, management
01/12/2009
Un DIF de 300 heures, ça n'existe pas...
Tout le monde, ou presque, connaît la comptine de Robert Desnos intitulée "La Fourmi" :
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Eh! pourquoi pas?
Dès lors, pourquoi un DIF de 300 heures n'existerait-il pas ? bien moins extraordinaire que la fourmi de Desnos ou que la photo de la dernière vision de la fourmi avant d'être écrasée.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dif, desnos, formation, ressources humaines, theresienstadt
20/11/2009
Conflit non pathologique
La négociation est la mise en scène d'un rapport de force. Elle connaît parfois des moments conflictuels, voire violents. Elle est pourtant très saine. Elle suppose en effet que les deux parties acceptent le cadre fixé pour la négociation : elles sont déjà d'accord sur ce point et pour jouer le jeu. Elle suppose la reconnaissance de la liberté d'autrui comme interlocuteur ayant qualité pour négocier : on ne négocie pas en dictature ou pendant les révolutions. Elle suppose une volonté, mais pas une obligation, d'aboutir. Bref, entrer en négociation c'est reconnaître que le conflit d'intérêt est naturel et qu'il s'agit d'organiser sa résolution dans un cadre pacifié, soit une vision non pathologique du conflit. Comme la lutte avec l'ange, qui n'est pas vraiment un combat, ce qu'a compris Delacroix qui l'a traduit dans l'attitude de l'ange.
01:33 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : négociation, conflit, contrat, ressources humaines
12/11/2009
Le choix de l'optimisme
Selon l'INSERM, la France est le premier pays consommateur d'anxiolitiques et de produits hypnotiques, en d'autres termes de tranquilisants. Plus de 25 % des adultes utilisent de tels produits de manière ponctuelle ou régulière sur une année, lesquels produits connaissent une distribution deux à trois fois supérieure à celle constatée dans les autres pays industrialisés. La France pays dépressif ? la récurrence du thème de la souffrance et du mal être au travail et le fait que la question de l'identité nationale puisse être simplement posée conduit à l'évidence à répondre positivement. Le positif justement, voici ce qui semble manquer et nous distinguer. Petite illustration au travers de rencontres de hasard lors d'une promenade dans New York.
05:36 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dépression, optimisme, brooklyn, france télécom, management, ressources humaines
02/11/2009
Compétence contre centralisation
D'anciens responsables du MEDEF à qui nous devons le travail sur la démarche compétence au cours des années 90, ont repris le flambeau au sein de la Fondation Condorcet qui tenait une de ses premières réunions mercredi 28 octobre. L'objectif de la Fondation est, notamment, de diffuser la démarche de gestion par les compétences auprès des entreprises. Tous les intervenants se sont entendus sur au moins un point : une gestion par les compétences suppose une décentralisation des décisions, de l'autonomie donnée à chacun et la possibilité pour tous de participer au processus de création de valeur en y intégrant, par son professionnalisme reconnu (penser à ne pas oublier cette exigence) de l'innovation, de l'amélioration, de la qualité en un mot du travail de professionnel. Comme tout principe d'organisation, il est possible d'identifier les limites d'un tel modèle lorsqu'il cesse de mettre les individus en situation d'agir de manière autonome et responsable et qu'il renvoie sur les épaules de chaque personne tous les problèmes que l'organisation n'a pas su ou voulu régler. La gestion par les compétences est une confiance faite aux hommes et aux femmes qui ne doit pas être dévoyée en une mise sous tension sans mesure ni limite.
00:05 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fondation condorcet, compétence, etat, centralisation, maréchal, ressources humaines, formation, réforme
30/10/2009
Arbitraire contre sectaire
Nos députés ont peur des sectes. Pas tous bien sur, si l'on en juge par des amendements qui interviennent opportunément pour éviter des poursuites contre la scientologie, mais la réprobation demeure largement prédominante. Couplée à une suspicion bien moins légitime à l'encontre des organismes de formation, elle conduit parfois à des amalgames peu heureux. Dans la loi qui vient d'être votée relative à l'orientation et la formation professionnelle, on trouve ainsi des dispositions qui confèrent à l'administration un pouvoir que l'on se permettra de juger exorbitant, en ce qu'il confère un pouvoir arbitraire dans l'autorisation d'exercice de l'activité de formation. En effet, l'administration peut désormais se prononcer lors de la déclaration d'activité d'un organisme mais également à tout moment sur la nature des prestations rendues et prendre une décision administrative de retrait du numéro d'enregistrement en tant qu'organisme de formation qui devient une véritable interdiction d'exercer. Cette sanction, que le juge lui même se hésite à prononcer tant il l'estime radicale dans ses effets, peut aujourd'hui être prise par l'administration sans aucune des garanties qu'offre la procédure judiciaire. Belle leçon de droit : pour lutter contre le risque sectaire on étend le pouvoir arbitraire.
14:57 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : secte, scientologie, formation, formation professionnelle, ressources humaines, organisme de formation
29/10/2009
S'accrocher aux branches
Ce blog invite souvent à porter un regard un peu neuf, distancié, amusé, enjoué, sur ce qui nous entoure. On peut ainsi découvrir ce que le regard d'habitude ne nous permet plus de déceler. Ainsi, à regarder un arbre qui s'est entêté à pousser au milieu des pierres on peut découvrir qu'il hurle sa fureur au visiteur qui ne sait pas très bien si c'est lui qui est à l'origine de cette colère ou bien la situation improbable du végétal. Il est vrai que cet arbre est corse.
00:29 Publié dans DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réforme, formation, branche professionnelle, corse, arbre, ressources humaines
28/10/2009
Une étrange sensation
Le tableau se trouve dans un coin d'une salle du Musée international d'art naïf de Nice. Au milieu de peintures naïves représentant des scènes du quotidien il attire pourtant l'attention. Tout paraît en ordre, mais une sensation étrange nous indique qu'il n'en est rien. Que regardent le boucher et ses clients ? quel est ce mystérieux personnage qui rentre, sac à dos, dans une maison occupée au premier étage par un personnage en feu et au second par le soleil et les étoiles ? que guette l'enfant au coins de la rue ? son cerceau improbablement arrêté de l'autre côté du mur ? quel signe nous adresse le tournesol à la lucarne de la maison du boucher et pourquoi un visage immobile à la fenêtre du premier étage ? la clé en forme d'enseigne ne nous dit guère quelle est la clé de tout ceci.
08:47 Publié dans TABLEAUX PARLANT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené imbert, buzzatti, audit, ressources humaines, peinture
26/10/2009
Jeunesse triomphante
Ce blog n'y échappera donc pas et s'astreindra également à livrer son commentaire sur la vraie-fausse élection de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD. Pourquoi ? parce qu'il est question de compétence et que si le scandale de la situation ne fait pas de doute, quelques raisons avancées sont, elles, plus que douteuses. Deux arguments notamment sonnent faux. Le premier est lié à l'âge. Rappelons que l'âge est considéré par le code du travail comme une discrimination et que trop vieux ou trop jeune ne sont juridiquement pas acceptables. Dans le meilleur des cas, entendons par trop jeune : "Pas assez d'expérience". Et avec cet argument justifions la gérontocratie qui veut que jamais les dirigeants ne passent la main, tant au niveau électoral que chez les dirigeants. Le pouvoir doit avoir quelques agréments pour justifier cette peur chronique de la mort sociale de celui qui l'abandonne. Trop jeune, voilà qui aurait fait rire Picasso peignant les Demoiselles d'Avignon, chef d'oeuvre du siècle à 26 ans. La jeunesse triomphante faite peur, l'archétype en étant la lolita qu'il n'est même plus possible aujourd'hui de montrer sans risquer un mauvais procès. Optons donc pour la version masculine.
Le deuxième mauvais argument est celui du diplôme : notre société croule sous les statuts et situations établies, sous les recrutements endogamiques de diplômés se cooptant et les hiérarchies formelles et figées. En les regroupant, ces deux arguments nous proposent la vieille société de l'ancienneté (âge) et du statut (diplôme). Bref, rien sur la compétence.
Le problème dans cette affaire, n'est pas qu'un jeune non diplômé de 23 ans puisse prétendre à de hautes fonctions, c'est uniquement que le seul jeune à pouvoir postuler de la sorte soit le fils du Président de la République. On aimerait qu'une telle situation ne fit pas scandale et qu'elle soit d'une grande banalité. Ce qui signifierait que les modèles anciens ont vécu. Il est désolant de voir comment les diplômés hurlent leur colère en disant : "et moi, et moi...". Signe que l'on est prêt à accepter l'inaceptable, dès lors qu'il nous est favorable. Paradoxalement, leur comportement justifie celui de Monsieur Fils. Non décidément, le scandale n'est ni dans l'âge ni dans l'absence de diplômes, il est dans le fait du Prince, bien évidemment, mais également dans l'anormalité de la situation. Refuser le népotisme et le clanisme ne nous oblige pas à justifier l'ordre ancien au sein duquel ils font leur lit.
23:32 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean sarkozy, epad, ressources humaines, diplôme, compétence, jeunesse, fondation pinault, art contemporain
22/10/2009
Point du jour
La Xème Biennale d'art contemporain de Lyon s'intitule "Le spectacle du quotidien". Porter un regard neuf sur le quotidien est souvent une ambition de l'art. C'est aussi celle de l'innovation. On peut rechercher l'innovation au quotidien. C'est le toyotisme et la méthode japonaise de l'amélioration continue. Que surgissent les mille fleurs de l'innovation conjuguée par tous. Mais l'art contemporain emprunte aussi souvent à l'innovation à la française, c'est-à-dire au concept mis en oeuvre, à la recherche confiée au chercheur et expliquée aux autres. Qu'elle s'effectue par le haut ou par le bas, dans les deux cas on traque l'innovation.
01:06 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biennale, lyon, art contemporain, innovation, ressources humaines, management
19/10/2009
L'air du temps
La biennale de Venise offre un panorama international de l'art contemporain. Le lieu est splendide : les pavillons des jardins de Venise ou les ateliers de l'Arsenal constituent un cadre unique. Tous les continents sont représentés parmi les artistes. Hélas pourrait-on dire car les productions se ressemblent (trop) souvent. La sempiternelle dénonciation de tous les méfaits de notre société (consommation, violence, sexualité ramenée à la pornographie, inquisition, massification,....) conduit à un grand système dépressif dont toute joie est absente. Le pavillon français, représenté par Claude Levêque (sic) est emblématique : un univers caréral composé de cages qui enferment le visiteur et ouvrent sur des espaces sombres dans lesquels un drapeau noir isolé claque au vent. Le titre "Le grand soir" laisse à penser que ce dernier ne viendra guère où qu'il y a beaucoup de chaînes à briser pour que sa simple possibilité puisse s'établir.
00:53 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biennale, venise, art contemporain, artistes, ressources humaines, management
14/10/2009
Le cadre : notion artistique
Paul Duchein est Montalbanais, accessoirement pharmacien et à titre principal peintre et auteur de somptueuses boîtes qui démontrent, s'il en était besoin, que l'encadrement n'est pas un enfermement mais une ouverture vers le rêve et l'infini. La délimitation de l'espace clos n'est qu'une manière d'ouvrir les portes de l'imaginaire dans un de ces apparents paradoxes qui charment les surréalistes dont Duchein a toujours été proche. L'art de l'encadrement ou comment l'onirisme peut se déployer sans fin dans un espace contraint.
00:36 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paul duchein, andré breton, cadre, égalité de traitement, surréalisme, ressources humaines, droit du travail
29/09/2009
Faire disparaître le travail
Le musée Ingres à Montauban présente jusqu'au 4 octobre 2009 "Ingres et les Modernes". Plus de 200 oeuvres sont réunies qui démontrent l'incroyable influence que Ingres a exercé sur les peintres de toutes époques et de tous styles et l'invraisemblable créativité qu'il a su propager à travers les siècles. Mais au milieu de tous ces génies de la peinture, Picasso, Masson, Matisse, Bacon, Chirico, Picabia et plus près de nous Orlan, Cindy Sherman, Ernest Pignon-Ernest ou encore Araki sans oublier le montalbanais Duchein, ce qui frappe au milieu de la profusion de peintures de tous genres ...ce sont encore les peintures d'Ingres. L'oedipe, le songe d'Ossian, Angélique, la Source...l'oeil revient sans cesse aux tableaux d'Ingres, s'en approche et les caresse comme y invite la douceur satinée de sa peinture et la beauté surgit de l'absence de touche, car Ingres peint sans touche, vous avez bien lu.
08:00 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ingres, montauban, source, travail, management, ressources humaines
21/09/2009
Particulier universel
Le musée Marmottant présentait jusqu'au 20 septembre une exposition consacrée à deux photographes académiciens : Lucien Clergue et Yann Arthus-Bertrand. Si leur entrée à l'Académie les rapproche sans doute dans le besoin de reconnaissance, leurs oeuvres ne peuvent être plus dissemblables. Lucien Clergue est né à Arles, il photographie Arles, la Camargue, sa culture et ses habitants. Il photographie dans un périmètre restreint des thématiques récurrentes : le sable, la mer, les marais, la corrida, le corps féminin, les amis. Des histoires de fidélité. L'étroitesse des thématiques et des lieux n'y fait rien : jamais Clergue ne fait la même photo, jamais il ne se répète et dans ses photos il revient sans cesse à la vie, au mouvement de la vie, aux traces de la vie, à la sublimation de la mort, à l'essence de la matière et de l'être.
Chez Lucien Clergue, le singulier se déploie vers l'universel, l'instantané vers le permanent, l'anecdotique vers le symbolique, la surface des choses est montrée dans sa profondeur la plus extrême. C'est l'exact contraire que l'on rencontre chez Arthus-Bertrand : il a fait plusieurs fois le tour du monde pour prendre des photos qui sont toujours les mêmes. Mêmes types de cadrages, mêmes effets géométriques, mêmes effets de couleurs, même recherche de la sensation immédiate superficielle et qui ne parle guère. Les photos ne disent rien des lieux, ni de leurs habitants et encore moins de l'humain en général. Le particulier est ramené à un effet de style qui ne raconte ni son histoire ni notre histoire. Les effets de couleurs d'Arthus-Bertrand paraissent désespérément vains face à la puisance du noir et blanc de Clergue.
Le débat demeure d'actualité : simplicité, sincérité, fidélité, profondeur et quête personnelle poussée jusqu'au bout qui permet de rejoindre l'universel d'un côté, recherche de l'effet, superficialité, absence de sens et au final colorisation du vide de l'autre. On ne s'étonnera pas que pour prendre ses photos l'un marche sur le sable et dans l'eau, foule l'arène ou éprouve l'amitié, et que l'autre survole le monde et ceux qui y vivent. Nouvelle illustration de l'adage selon lequel lorsque l'on veut dire des choses fortes il ne faut pas chercher à en dire d'extraordinaires.
00:05 Publié dans DES IDEES COMME CA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : clergue, arthus-bertrand, camargue, photo, voyage, management, ressources humaines